INTERVIEW D'ANTONINA AHOULOU, ÉTUDIANTE BÉNINOISE EN BUT GIM

INTERVIEW D'ANTONINA AHOULOU, ÉTUDIANTE BÉNINOISE EN BUT GIM

Découvrez Antonina AHOULOU, étudiante béninoise en BUT GIM

D'où venez-vous ? Pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Je m’appelle Antonina, j’ai 21 ans, et je viens de Cotonou, une ville située au sud du Bénin. Cependant, j’ai passé une grande partie de mon enfance au Ghana, à Accra, la capitale. Je suis arrivée en France l’année dernière pour intégrer une licence AES, mais après quelques mois, je me suis réorientée vers le BUT GIM.

Si vous deviez présenter votre pays d'origine, que diriez-vous ?

Le Bénin est un pays chaleureux où j’ai grandi dans une petite ville où tout le monde se connaissait et participait activement à la vie communautaire. Les fêtes, comme celles de Noël, sont des moments forts, marqués par des préparatifs collectifs et de grands repas partagés. J’ai passé plus de temps au Ghana, donc ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agit d’un pays également très accueillant, où j’ai eu l’opportunité d’apprendre différentes langues locales comme le Twi et le Ga. Là-bas, j’ai aussi découvert certaines traditions comme le Homowo.

Pourquoi êtes-vous en France ?

Je suis venue en France pour bénéficier de meilleures opportunités d’études et obtenir un diplôme. La culture française et sa diversité m’ont toujours attirée, et je suis curieuse de découvrir d’autres coutumes. Mon oncle, qui a obtenu son master à l’IUT de Roanne, m’a aidée dans mes recherches, et c’est ainsi que je me suis inscrite ici après avoir obtenu mon bac S au Ghana.

Qu'est-ce que la France représentait pour vous ? Quelle vision/image aviez-vous avant de venir ?

Je n’avais pas de préjugés sur la France, mais j’étais impatiente de découvrir le pays. J’avais fait des recherches sur Paris, notamment sur la Tour Eiffel, qui m’intriguait beaucoup. J’associais aussi la France aux clichés du vin, du fromage, et du béret, tout en espérant que ce pays m’ouvrirait des portes dans le commerce international.

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris à votre arrivée ?

J’ai été frappée par le nombre de personnes qui fument, car cela est très rare au Ghana. Par ailleurs, à mon arrivée, je suis tombée malade, probablement à cause du stress et du manque de sommeil dû à l’excitation de voyager. Ironiquement, les hôpitaux ont été les premiers lieux que j’ai visités en France.
Ce qui m’a également surprise, c’est que les gens sourient beaucoup, même à des inconnus, que ce soit dans la rue ou à l’IUT.

Quelles sont les plus grandes différences entre votre pays et la France

Le climat : Au Bénin et au Ghana, le soleil est presque toujours au rendez-vous. Ici, j’ai dû apprendre à consulter la météo pour savoir à quoi m’attendre.

La technologie et les paiements : En France, la carte bancaire et les achats en ligne sont omniprésents, tandis qu’au Ghana, les paiements se font majoritairement en espèces, et l’achat en ligne est très peu courant.

Les habitudes quotidiennes : En France, les gens finissent tôt leur travail et réservent leurs week-ends pour des activités ou des repas en famille. Au Ghana, les commerçants et artisans travaillent souvent toute la semaine, y compris le dimanche.

La nourriture : Les repas français sont beaucoup plus élaborés, avec apéritif, entrée, plat, fromage, dessert, etc. Au Ghana, on mange généralement un plat unique accompagné de dessert et de boisson. Ce qui me manque le plus, c’est le piment, très présent dans nos plats, ainsi que certains aliments comme la tubercule et le maïs, des ingrédients de base là-bas.

Qu'est-ce qui est le plus difficile dans le fait d'étudier en France ?

L’adaptation à la langue française a été un grand défi, car tous mes cours au Ghana étaient en anglais. Au début, j’enregistrais certains cours pour les réécouter à la maison et mieux comprendre. Avec le temps, j’ai réussi à m’adapter et à maîtriser le français.

Est-ce que le fait d'être en France a changé votre regard sur votre pays d'origine ?

Oui, cela m’a permis de prendre conscience de la force des liens sociaux au Bénin et au Ghana, où l’entraide et la vie en communauté sont très développées. En France, les gens sont plus individualistes, mais cela leur permet aussi de se concentrer sur eux-mêmes et d’évoluer rapidement. Malgré tout, j’ai trouvé une nouvelle famille ici, composée d’étudiants de diverses nationalités : Sénégalais, Camerounais, Congolais, Ivoiriens, etc.

Est-ce que le fait d'être en France a changé votre regard sur la France ?

Pas vraiment. La France reste pour moi un pays plein d’opportunités. Cependant, mon expérience m’a montré que ces opportunités s’étendent à d’autres secteurs, comme l’industrie et la technologie, et pas uniquement au commerce international comme je le pensais initialement.

Qu'est-ce que vous appréciez le plus en France ?

J’aime beaucoup les repas en famille, leur convivialité, et la variété des plats, notamment les yaourts, le fromage, et le pain. J’apprécie aussi le climat : j’adore le froid, je trouve cela agréable, et j’ai hâte de voir de la neige en grande quantité !

Cette expérience internationale vous a-t-elle changé ? Si oui, en quoi ?

Oui, beaucoup. En vivant seule, j’ai gagné en autonomie, en ouverture d’esprit et en maturité. Être dans un environnement différent m’a aussi appris à m’adapter et à mieux me connaître. Au Ghana, la famille te soutient quoi qu’il arrive. En France, il faut souvent expliquer tes choix et t’ajuster à ton environnement, ce qui est un bon exercice pour grandir.