INTERVIEW DE JOSÉ SORIA RAMOS, ÉTUDIANT ESPAGNOL EN LICENCE AES
Découvrez José SORIA RAMOS, étudiant espagnol en licence AES
D'où venez-vous ? Pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Je m’appelle José Soria Ramos, j’ai 20 ans et je viens de Malaga, en Espagne. Je suis actuellement en troisième année de licence AES (Administration Économique et Sociale) à l’IUT de Roanne. Je ne suis pas seul en France : ma sœur, qui a 22 ans, fait également ses études à Metz.
Si vous deviez présenter votre pays d'origine, que diriez-vous ?
L’Espagne est un pays où les habitants sont très sympathiques et chaleureux. Au sud, nous bénéficions d’un ensoleillement important, ce qui rend la vie agréable. La gastronomie espagnole est excellente, et nous avons une grande histoire culturelle, tout comme la France. Enfin, l’Espagne regorge de lieux magnifiques à découvrir et à visiter.
Pourquoi êtes-vous en France ?
Depuis l’école maternelle, j’ai appris le français, en commençant par des notions simples comme les couleurs. À l’école primaire et au collège, j’ai suivi des cours de maths, d’histoire et bien sûr de français en langue française. En terminale, j’avais environ 8 heures de français par semaine, incluant des cours de philosophie en français.
Cet apprentissage m’a permis de découvrir la langue et l’histoire de la France, et cela m’a donné envie d’y poursuivre mes études, comme ma sœur. J’ai donc validé une double licence en Espagne, dont une en sciences sociales, afin d’avoir le niveau requis pour venir étudier en France.
Qu'est-ce que la France représentait pour vous ? Quelle vision/image aviez-vous avant de venir ?
Avant de venir, je m’imaginais la France comme un pays où il pleut beaucoup, surtout comparé à l’Espagne. J’avais aussi en tête une image de sérieux dans tous les aspects de la vie, ainsi qu’une excellente gastronomie avec de bons vins et des fromages renommés.
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris à votre arrivée ?
Le système scolaire m’a beaucoup surpris. En France, il existe un système de compensation des notes, ce qui permet de valider une matière grâce à de bonnes notes dans d’autres. En Espagne, cela n’existe pas : si une matière n’atteint pas la moyenne, l’année entière est invalidée. Cela dit, en Espagne, redoubler n’est pas perçu comme un problème, car les Espagnols mettent moins de pression sur leur avenir.
Les horaires des repas m’ont également étonné. Bien que je savais que les Français mangeaient tôt, le vivre est différent. Même après plusieurs années en France, j’ai encore du mal à m’habituer à manger à midi et à 19h.
Quelles sont les plus grandes différences entre votre pays et la France ?
Au niveau scolaire, en Espagne, les horaires de cours sont les mêmes tout au long de l’année, ce qui permet de mieux planifier ses activités. En France, les horaires changent souvent d’une semaine à l’autre. Concernant la vie quotidienne, les salaires en France sont plus élevés qu’en Espagne, bien que le coût de la vie soit globalement similaire. Cependant, l’alcool est beaucoup plus cher en France : une bière dans un bar peut coûter 7 ou 8 euros !
Qu'est-ce qui est le plus difficile dans le fait d'étudier en France ?
Au début, la barrière de la langue était un vrai défi. Même aujourd’hui, lorsque mes amis français parlent vite, utilisent des abréviations ou des expressions, j’ai parfois du mal à tout comprendre. Par exemple, récemment, un professeur a utilisé l’expression « J’ai trouvé des coquilles sur ton CV » pour parler d’erreurs, et je ne connaissais pas ce sens du mot « coquille ».
Est-ce que le fait d'être en France a changé votre regard sur votre pays d'origine ?
Oui, notamment en ce qui concerne le système scolaire. Je trouve maintenant que l’Espagne est plus exigeante que la France, avec son absence de système de compensation pour valider une année. Mais à l’inverse je trouve que les français sont plus exigeants avec eux même pour réussir leur étude.
Est-ce que le fait d'être en France a changé votre regard sur la France ?
Je pensais que les Français étaient très sérieux dans tous les aspects de leur vie. En réalité, ils sont très rigoureux dans leur travail, mais ils savent être décontractés en dehors. J’ai aussi découvert des traditions intéressantes, comme celle de conserver une bouteille de vin à la naissance d’un enfant pour l’ouvrir à sa majorité.
Qu'est-ce que vous appréciez le plus en France ?
J’apprécie de parler en français quotidiennement, car cela m’aide à améliorer mon niveau. Côté gastronomie, j’adore le gratin dauphinois.
Cette expérience internationale vous a-t-elle changé ? Si oui, en quoi ?
Oui, elle m’a rendu beaucoup plus indépendant. Les nombreuses démarches administratives en France m’ont obligé à prendre des rendez-vous, passer des appels et gérer des situations par moi-même, ce qui m’a beaucoup responsabilisé.