PARUTION OUVRAGE Théorie délibérative des valeurs

PARUTION OUVRAGE Théorie délibérative des valeurs De la valeur travail à un travail sur les valeurs

L'IUT de Roanne est fier de présenter de dernier ouvrage de Daniel Goujon maître de conférences en sciences économiques à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne (IUT de Roanne) et d'Eric Dacheux, Professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Clermont Auvergne.

La naissance du projet

 

Il s’agit d’un travail théorique inter disciplinaire (économie, gestion, philosophie, sociologie) qui s’inscrit dans la suite de notre recherche commune en économie sociale et solidaire.  L’enjeu ici est de réencastrer une théorie de la valeur économique dans une théorie des valeurs sociales.

La thèse défendue est qu’il n’y aura pas de transition vers une société soutenable sans remise en cause du productivisme et de la théorie de la valeur qui le soutient. Il faut passer de la valeur (économique) travail à un travail (démocratique) sur les valeurs.  

Dans cette perspective la valeur n’est plus le fruit du désir individuel (vision orthodoxe dominante), ou du travail salarié (vision marxiste) elle est ce à quoi nous tenons (vision délibérative), c’est-à-dire le fruit d’un débat démocratique dans l’espace public. 

 

 

Les thèmes abordés dans cet ouvrage

Il est temps d’ouvrir un débat théorique et politique sur nos valeurs

« Nous n’avons pas les mêmes valeurs ! », dit une femme ruinée à l’huissier qui vient lui saisir ses meubles rares, tout en conservant jalousement ce qu’elle a de plus précieux : un pot de rillettes. Cette publicité télévisée de la fin du xxe siècle repose, comme la plupart des communications publicitaires, sur une évidence sociale : il existe des valeurs et personne ne partage exactement les mêmes. Pourtant la science économique ne cherche pas à rendre compte des valeurs, mais de la valeur. Ce faisant elle occulte le débat démocratique sur les valeurs que la société entend mettre en place. Cette occultation fait suite à une période de domination de la théorie marginaliste de la valeur (cf. infra), domination qui a eu pour effet d’imposer une conception purement économique de la valeur effaçant l’existence d’une pluralité de valeurs sociales. Les valeurs deviennent alors la valeur dans les échanges marchands et cette valeur devient d’autant plus difficile à contester qu’elle est remplacée par un substitut qui n’est pas sujet à la détermination sociale mais aux mécanismes de marché : le prix. Or, il est indispensable de contester cette occultation. D’une part, sur le plan académique puisque la théorie marginaliste de la valeur souffre de nombreuses faiblesses et, d’autre part, sur le plan sociétal, tout se passe comme si la valeur économique résumait les attentes et les valeurs de notre société et devenait la seule mesure à l’aune de laquelle on doit définir le degré de son épanouissement. Cette hégémonie économique nous place devant une triple crise : écologique, démocratique et économique. Écologique car la valeur économique ne permet pas de prendre en compte la complexité du vivant. Démocratique car les débats politiques sont soumis aux lois de la valeur économique ce qui oriente le débat, légitime les inégalités et interdit un changement radical du mode de vie. Économique parce que la création de valeur repose aujourd’hui encore sur l’idée absurde que l’on peut avoir une croissance infinie sur une planète fine. Ainsi, ouvrir le débat sur les valeurs – se poser la question à quoi tenons-nous ? – c’est se donner les moyens de penser le monde de demain. Un monde écologique nécessite de passer de la domination sans partage de la valeur économique à un débat démocratique sur les valeurs sociales et environnementales que nous voulons partager. À condition cependant de sortir de nos démocraties représentatives à bout de souffle pour emprunter la voie de la participation et de la délibération. Dans cette perspective délibérative, il n’y a pas de valeur qui doit échapper au débat collectif : ce qui constitue le vivre ensemble est un choix de société. In fine, la valeur économique, comme toutes les valeurs, n’est ni objective ni subjective mais le fruit de choix démocratiques. Il est temps de passer de la valeur travail à un travail sur les valeurs.

 

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Le livre est disponible aux  Presses Universitaires de Provence (PUP) et facilement commandable par le site web des éditions amU

Publié le 25 septembre 2024